« Démocratie », « nation », « peuple », des mots qui réapparaissent sans cesse dans nos discussions politiques. Dans les Etats qui sont reconnus comme les berceaux des démocraties des temps modernes, en France, aux Etats-Unis, on se demande si on vit toujours dans une démocratie, certains répondent déjà par la négative. En pleine crise d’immigration, les nationalistes européens se révoltent contre ce qui est étranger en faisant appel à leur peuple souverain et les euro-sceptiques vont jusqu’à dire que l’Union européenne n’est pas une démocratie et ne sera jamais une démocratie, cela parce qu’il n’y a pas de peuple européen. Partout on critique le régime démocratique, communément défini comme « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » d’après la célèbre formule prononcée par Abraham Lincoln à Gettysburg le 19 novembre 1863. Mais finalement quelle est cette démocratie, et surtout quel est ce peuple à qui on fait appel?

D’après cette définition de la démocratie, le « gouvernement du peuple » indique que l’Etat trouve son fondement dans le peuple. C’est le peuple souverain qui détermine l’organisation politique d’après laquelle il souhaite vivre et légitime ainsi la formation de l’Etat. Le « gouvernement par le peuple » signifie que les pouvoirs de l’Etat sont exercés par le peuple, que ce soit de manière directe (par référendum) ou indirecte (par l’élection de représentants). Enfin, le « gouvernement pour le peuple » suppose que les décisions politiques soient prises dans l’intérêt du peuple. Afin que le droit soit légitime, les destinataires de la loi doivent pouvoir s’identifier à la politique en place.

On l’a donc compris, même si cette définition est très réductrice, elle révèle toutefois que l’élément central, c’est bien le peuple. C’est lui qui est au fondement de l’Etat, qui constitue la source de tous les pouvoirs. Les lois doivent émaner directement ou indirectement de lui, la justice est rendue en son nom, l’administration exécute les décisions du souverain. Le point de départ est le même et pourtant aucun régime politique n’est identique. Chaque Etat a élaboré un agencement institutionnel unique qui dépend de ses propres expériences passées. (...)

Si on s’en limite à cet élément central de la démocratie, le peuple, la première difficulté fait déjà surface... Qu’entend-t-on par « peuple »? Une tribu? Une race? Une nation? Un groupe de personnes partageant une histoire et une culture commune? Les citoyens? La population d’un Etat? Les nationaux? L’Humanité? ... C’est une question primordiale, puisque de sa définition va dépendre la possibilité pour des individus d’exercer leurs droits politiques. Un étranger résidant en France ne participe pas plus à un référendum qu’à l’élection de l’Assemblée Nationale, et pourtant, lui aussi doit respecter le droit en vigueur. Le gouvernement du peuple n’est donc réalisé que par une portion du peuple, et parfois le résultat n’est que dans l’intérêt d’une partie du peuple.

Disponible sur : https://lalbatroslibre.wordpress.com/2016/03/17/peuple-et-democratie-ou-en-est-on-aujourdhui/ (consulté le 16.09.2016).

O enunciado em que o referente entre parênteses NÃO corresponde ao pronome destacado no fragmento transcrito é: