À mesure que l’on vieillit, le temps semble filer toujours plus vite. Est-ce un lieu commun ou une réalité? Cette question du temps qui passe n’est pas récente. Déjà en 1877, le philosophe français Paul Janet attribuait cette différence au caractère subjectif de notre perception du temps. Tout intervalle de temps serait ainsi jugé par rapport à la totalité du temps vécu. Avant de fêter son prochain anniversaire, un enfant de 5 ans va trouver le temps long car un an équivaut pour lui à 20% de sa vie. Au contraire, pour un adulte de 50 ans, un an représente seulement 2% de sa vie. En 1890, le psychologue américain Willian James propose une autre explication. Pour lui, l’apparente accélération du temps est corrélée au nombre d’événements mémorables qui aurait tendance à diminuer avec l’âge. Quand on est jeune, chaque expérience est nouvelle, unique et donc marquante. En vieillissant, les découvertes sont plus rares, on est moins surpris, tout est plus routinier. Les événements s’uniformisent en un imbroglio mémoriel tel qu’ils deviennent difficiles à discerner. Or, moins l’on parvient à mettre le doigt sur la date et le contenu précis d’un événement, plus cela donne l’impression que le temps s’est écoulé vite. Pour les biologistes, la perception d’une accélération du temps qui passe proviendrait d’une horloge interne dans le cerveau dont les battements s’espaceraient avec l’âge.

(Gautier Cariou. La Recherche, junho de 2016. Adaptado.)

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