Port de tête altier, silhouette délicate de danseuse, la jeune prodigue peut se targuer d’un parcours peu classique : Française d’origine sénégalaise, cette fille d’un ouvrier arrivé en France dans les années 60 pour travailler dans une usine de Neuilly-Plaisance a été initiée très tôt aux subtilités des saveurs : « Tous les soirs, ma mère nous concoctait des plats traditionnels et des spécialités africaines, jamais de surgelés ! », se souvient-elle, un brin nostalgique.

Pour Rougui, l’aventure culinaire commence à treize ans, le jour où elle doit remplacer sa mère aux fourneaux pour préparer à ses sept frères et sœurs, le « latiéré khako », un plat peul (d’Afrique de l’Ouest) à base de semoule et d’épinards. Cette première tentative se solde par un véritable succès.

Titulaire d’un baccalauréat professionnel après un parcours scolaire sans faute, elle se heurte à la difficulté de trouver un maître d’apprentissage, mais aussi à la rivalité de certains collègues qui usent de tous les moyens pour la déstabiliser, dans un milieu machiste où peu de femmes sont acceptées. Autant d’obstacles qu’elle surmonte grâce à sa détermination et à son fort tempérament. Grâce aussi à quelques rencontres : le chef pâtissier Philippe Conticini et le chef Sébastien Faré qui l’embauche dans son restaurant avant de l’emmener chez Petrossian en 2001. Là, elle passe par tous les postes, du service en salle à la cuisine. Puis en 2005, c’est la consécration : Armen Petrossian – l’actuel patron russo-arménien du restaurant fondé par son père en 1920 – , la nomme chef et lui confie les rênes d’une équipe de dix personnes. Il lui donne carte blanche : à elle de réinventer le menu.

D’abord hésitante, Rougui relève le défi. S’inspirant des cuisines sénégalaise, indienne, antillaise et des traditions culinaires caucasiennes, elle mélange saveurs et épices et crée de nouvelles alliances. Celui qui lui a donné sa chance ne le regrette pas.

Rougui Dia voudrait maintenant donner des cours pour ouvrir la porte à d’autres femmes et peut-être, un jour, fonder son propre restaurant.

(Texte adapté du Label France, n° 68, 2007)

Associez les verbes soulignés des phrases à gauche avec le mode ou le temps correspondants à droite.

1) Ma mère nous concoctait des plats.

2) À elle de réinventer le menu.

3) Celui qui lui a donné sa chance ne le regrette pas.

4) L’aventure culinaire commence à 13 ans. 

(  ) Passé composé

(  ) Imparfait 

(  ) Présent 

(  ) Infinitif

La combinaison correcte est: