
Texto IX
Le clan Depardieu soudé dans l’adieu à Guillaume
“J’ai souffert souvent, j’me suis trompé parfois mais j’ai aimé: c’est moi qui ai vécu”. La chanson qu’il venait juste d’enregistrer a résonné comme une épitaphe pour Guillaume Depardieu vendredi, dans l’église de Bougival où son clan et le monde du spectacle se pressaient pour un ultime adieu.
L’acteur, mort comme Rimbaud à 37 ans d’une pneumonie foudroyante lundi, préparait un premier album de onze chansons dont les extraits ont ponctué une émouvante cérémonie d’une heure, retransmise sur le parvis pour la population de Bougival et les anonymes bouleversés.
La famille, ses parents Gérard et Elisabeth et sa soeur Julie, ont pris place au premier rang dans le choeur du 12è siècle, face au cercueil noir couvert de roses rouges.
Derrière elle se serrent l’épouse du chef de l’Etat Carla Bruni-Sarkozy et de très nombreuses célébrités:[...].
“II savait sa vie consumée, usée, malade. Effectivement il n’est pas normal qu’un homme meure à 37 ans”, attaque le prêtre.
“Sa vie, il le disait lui-même, ne pouvait lui être confortable” [...].
Elisabeth Depardieu prend ensuite la parole pour parler d’un “enfant, puis d’un homme, dont on se demandait tout le temps s’il rentrerait le soir”.
“II rassurait tout le monde, sauf lui”, ajoute-t-elle, avant que la voix de Guillaume ne retentisse, comme un manifeste en musique: “Je fais ce que je veux de mon corps car je ne dispose pas de mon sort”. [...]
Julie, sa soeur cadette, s’adresse alors à l’assistance pour évoquer la souffrance de son frère, amputé en 2003 à la suite d’un accident de moto qui lui avait valu dix-sept opérations et une infection nosocomiale: “Sa fille Louise dit qu’il avait tellement mal, qu’il est mieux là-haut”, souffle-t-elle.
Elisabeth et Julie étaient arrivées ensemble dans le fourgon mortuaire, [...]. Gérard Depardieu, lui, est resté invisible de la foule jusqu’au moment de monter vers l’autel pour y lire un extrait du Petit Prince, de Saint-Exupéry:
“Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas, emporte ce corps-là. C’est trop lourd. – Moi je me taisais”, récite le père dont la personnalité et la stature ont longtemps écrasé le fils. “Il me dit: tu es là, il me prit la main, mais il se tourmenta encore”.
Les réalisateurs Pierre Salvadori et Josée Dayan ont également lu un message d’adieu pour célébrer le jeune comédien avec lequel ils avaient travaillé, puis le cercueil est sorti sous les applaudissements, raccompagné par Elisabeth et Julie Depardieu. Gérard de nouveau reste invisible.
Guillaume Depardieu devait être incinéré dans l’intimité.
(Disponível em : <http://actu.orange.fr/articles/people/ > Acesso em: 20 out. 2008.)
[...] II me prit la main, mais II se tourmenta encore.
O tempo verbal francês dos verbos sublinhados é: